Les nuages se dissipent au fur et à mesure des kilomètres qui nous é l oignent d’Adelaide, et c’est bon de sentir à nouveau le soleil ! Après une rapide escale à P o rt-Augusta, nous filons vers l’ouest. Premier arrêt : non loin des Gawler Ranges, où nous avons envie de nous offrir une marche.
Munie de ma carte routière, je fais ma maligne et tente un raccourci… Qui se révélera être une piste après quelques 50 km… Pas de retour en arrière, donc, c’est parti (elle a déjà vu pire, Titine…). Mais soudain, je sens ma pédale de frein devenir très souple, puis ne plus répondre du tout…. Aïe, aïe, aïe, plus de freins au beau milieu de nulle part !!! « Petit » moment de panique intérieure (super zen à l’extérieur, style, je gère !), la voiture s’arrête d’elle-même sur le terrain plat. Je jette un coup d’œil sous la voiture, je ne vois rien, évidemment, je ne suis pas mécano ! Je repars, en priant pour que la route reste plate jusqu’à l’office des rangers, quelques 50 km plus loin !!! Mes prières font brusquement écho : mes freins se remettent à fonctionner normalement, juste après avoir roulé pleine balle dans une énorme flaque de boue, ce qui a rendu Titine marron ! Ouf, me voici soulagée, et prête à continuer la route, pour une marche que nous ne trouverons jamais !!! Nous nous rabattons de plus ou moins bonne grâce vers Pildappa Rock, une formation rocheuse en forme de vague, qui est un avant-goût je pense de la fameuse Wave Rock ! Et comme cette journée se place sous le signe de la galère, nous tombons en panne d’essence à ce moment-là, encore une fois au milieu de nulle part. Heureusement, nous avions rempli les jerricans la veille ! Juste de quoi tenir jusqu’à la prochaine station !!!
Nous repartons vers l’océan, et je choisis un camping pas cher (confort en conséquence !), où nous tombons nez à nez (pare-choc contre gueule pour être exacte !) avec un énorme serpent noir !!! Je ne saurais jamais s’il était vraiment méchant, mais il m’a bien fichu la frousse… Et devinez où nous étions ??? Un joli coin nommé Anxious Bay… Trop beau pour être vrai, surtout un premier avril !!! Nous avons fait demi-tour et avons planté la tente juste à côté de la maison du manager, beaucoup plus rassurant…
Notre journée galère étant terminée, je me sens prête à repartir, avec l’option garagiste en chemin (les freins sont là, mais je ne suis pas hyper rassurée !). Arrêt à Streaky Bay, où un adorable garagiste fera le contrôle de Titine… Alors l’explication de la panne : je crois que j’ai été assez stupide pour conduire « quelques » kilomètres avec le frein à main, et que, en chauffant, le liquide de frein a fait des bulles d’air, et hop, plus de freins !!! Une purge de liquide et une réparation de glacière plus tard (oui, elle m’avait lâché hier aussi !), je prends congé du sympathique garagiste… Cet arrêt nous permet aussi d’admirer un lion de mer qui a la gentillesse de venir pêcher tout au bord de l’eau… Wahouh, c’est mon premier lion de mer en liberté !!! Trop joli moment !!!
La suite du voyage sera nettement moins mouvementée… Les jolies rencontres du soir, entre la famille australienne en vadrouille pour 2 ans dans un gigantesque bus aménagé et la famille française exilée en Polynésie depuis 10 ans en road-trip dans un petit van pour 6 mois, ponctuent l’avancée inexorable vers Nullarbor…
Et enfin, (on a pris le temps pour arriver là !), nous voici aux portes du désert… Bon, en fait, c’est pas si dur que je le pensais, car, après les quelques premières heures, c’est juste un peu long et ennuyeux! Heureusement, il y a quelques points de vue qui permettent des escales ! Et, au risque de faire doucement rigoler mes amis commerciaux roulants, j’ai largement dépassé les 10000 km de route avec Titine lors de cette traversée !!! On se fait la traversée fissa : en 2 jours, nous voilà à la bien-nommée Esperance, avec au préalable un petit arrêt douche (chaude) gratuite à la station essence de Norseman…
Nous arrivons tardivement à Esperance, et nous cherchons un coin tranquille où dormir… Notre arrêt sera de courte durée car les rangers viennent nous expulser à 23h, et nous sommes évidemment ravies de devoir trouver un autre coin en pleine nuit !!! Nous partons donc (tout doucement car c’est l’heure des kangourous !) en direction du Cap Le Grand National Park, car de toute façon, c’était notre prochaine destination…
Nullarbor, yes, I did… Et maintenant, je vais continuer ma conquête de l’ouest…