Se fendre la poire ou être une bonne poire ???

A peine le temps d’atterrir à Melbourne, de déposer les gars et d’enfin rencontrer ma « far far away family », qui m’accueille à bras grands ouverts, que je repars aussi sec vers un nouveau taf… La Tasmanie ayant bien entamé les réserves, il faut que je retourne au boulot… Et c’est parti pour la cueillette des poires à Shepparton, en compagnie de Gaz et Cédric !

Dès le premier jour, je me rends vite compte que ce ne sera pas aussi drôle que les pêches ! Déjà, le paiement au rendement, c’est pas pour moi… Et puis 34 dollars pour une benne d’1 m3, je sens déjà le coup fourré… Nous sommes dans une exploitation (au sens propre et figuré !) qui paye au black, et où les conditions de travail sont relativement dangereuses : allées inondées, arbres non taillés, échelles instables… Seul élément positif : nous devons tout faire dans cette ferme, et même conduire le tracteur pour ramener les poires au shed… J’admets que c’est pas bon pour le rendement, surtout quand on s’embourbe et qu’on perds une demi-heure… Après une matinée à ce tarif et une chute d’échelle (sans gravité !), Gaz abandonne, et décide de repartir vers de nouvelles aventures. Moi, je me tâte mais je n’ai pas fait tout ce chemin pour rien, alors je décide de rester…

Nous sommes rejoints par Sophie, une cop’s’ergo rencontrée à Melbourne par Kévin et Jérôme puis par Charlie et Diego, des amis à elle… Après une journée dans le champ à trimer comme des forcenés et à faire les cons sur notre tracteur, nous trouvons une autre exploitation où les tarifs sont identiques mais avec logement et salaires déclarés… 

A l’arrivée, les conditions de travail sont nettement mieux : nous ne faisons que cueillir, et il y a un driver qui s’occupe de prendre les bennes : Bruce, un australien adorable qui me chante lui aussi Sweet Caroline ! Le travail est toujours aussi physique, mon cou est douloureux, la motivation flanche un peu mais je m’accroche… 3 à 4 bennes par jours pendant 10 jours, pour être payée environ 400 dollars la semaine, dur dur !!!

Et après des grosses journées de boulot, le retour au campement « grand luxe » (hum !) est difficile aussi : nous le partageons avec des australiens purs et durs, qui ont aussi la particularité d’être des « dirty old men » !!! Dont un qui s’accroche particulièrement à moi et qui, sans être dangereux, me met singulièrement mal à l’aise ! Faut dire qu’un mec qui se poste sous ton échelle en croisant les bras pendant que tu es tout la haut avec ton short, ou qui vient secouer les toilettes chimiques pendant que tu y es ou qui te chope pour prendre des photos avec toi, ça met tout de suite à l’aise, forcément… Donc nous passons nos soirées cloîtrés dans nos chambres à mater des films ou Scrubs ou encore sur le net…

Bref, 10 jours à ce tarif, ça commençait à attaquer sérieusement mon mental… Et arrive ce fameux matin où Keith (le superviseur) nous explique qu’il ne faut plus cueillir toutes les poires, mais juste les plus grosses… Et que le prix de la benne passait de 34 à 40 dollars (brut !) parce que nous serions moins rapides… En commençant à piquer, super lentement, forcément, je me suis offert mon premier vrai pétage de boulons australien… En même temps, plus de 3 heures pour une benne, faut me comprendre ! Et je démissionne… Bon, comme je veux être payée, je bosse encore (un peu) le jour même  (2 bennes) et le lendemain (1 benne)…

Projet, partir d’ici, direction Bendigo avec Sophie qui a aussi pété son câble avec quelques heures de décalage… Les gars restent ici pour le moment, Cédric car il a vraiment besoin d’argent et Charlie et Diego car leur van montre de gros signes de faiblesse, et qu’il doit être réparé ! Bon courage messieurs, et gardez le moral !!!

Sophie et moi avons 3 jours pour découvrir les alentours, et peut-être même de chercher un peu d’or avant de retourner samedi à Melbourne où Marie-Pierre, Roselyne et sa famille m’attendent ! Et, encore une autre promesse, à part les vendanges que j’ai vraiment envie de tenter, j’arrête le picking !!!!

Avec Sophie, après 10 h dans les poiriers...

Comments

[mag]

ma pauvre caro, la sur le cou je compati... tien bon... parcontre te voir conduire un tracteur hihihi j'aurai bien voulu voir sa ....mdr.
gros bisous et courage

[Caro]

Je suis passée pro dans la manipulation du tracteur !!! Bon, seulement en ligne droite et sans boue !!!! Lol


Je suis sure que tu adorerais me voir en mode cueilleuse, je déchire tout !!! lol


Bisous (plus besoin de courage, c'est fini !!! Ouf !;-D)